Entretien du lit
Faucardage du lit
Pendant la période estivale, les herbiers se développent, colonisant les banquettes de sédiments qui n'ont pas été emportées lors des crues. Ces herbiers qui réduisent la surface en eau provoquent une accélération des zones libres. Une circulation dans les chenaux se met en place, et lorsque le courant est suffisant permet un auto-curage du fond du lit. Cette fonction est importante pour la vie du milieu et permet une augmentation des habitats et donc une préservation de la faune et de la flore. Les interventions sont donc réfléchies pour maintenir cette fonction biologique des herbiers.
Les travaux de faucardage consistent à couper les herbiers dans le lit de la rivière pour rétablir la largeur et la profondeur naturelles des cours d’eau. Une coupe est faite au milieu du lit pour favoriser un chenal d'écoulement central. Le faucardage s’effectue manuellement, à l’aide de faux, mais aussi de crocs, sur une période comprise entre le 15 Mai et le 31 octobre. Les herbes de coupe sont récupérées et laissées sur les berges le temps de leur séchage, avant d'être exportées en déchetterie.
herbes en cours de séchage sur la berge avant évacuation
Curage et régalage du fond du lit
Le Syndicat peut être amené à entreprendre, soit des travaux de curage qui consistent, à l’aide d’une pelle mécanique et parfois à la main, à prélever des granulats ou sables du fond du lit de la rivière, soit des travaux de régalage, où les atterrissements de graviers et cailloux sont replacés dans le lit, dans le but de rétablir la libre circulation de l’eau. Ces travaux, considérés comme traumatisants pour le milieu naturel de la rivière, sont très réglementés par les services de la Police de l’Eau, et demandent une autorisation. Ils ont principalement lieu, suite aux crues, qui apportent des matières exogènes dans le lit de la rivière et qui modifient les conditions hydrauliques de celle-ci.
Exemple de régalage de cailloux, suite à une crue (fait à la main)
Embâcles
Des travaux d’enlèvement d’embâcles et de macrodéchets flottants sont effectués régulièrement aux points les plus sensibles (ponts, milieu urbain, certains méandres…) tout au long de l’année.
Elagages
Il s'agit de réaliser des travaux d’élagage des branches les plus basses afin de ne pas gêner l'écoulement de l’eau. Ces travaux ont lieu entre Novembre et Mars.
Aménagements de berges
Par délégation du propriétaire, le Syndicat peut entreprendre des travaux d’aménagements de berges, de restauration du lit, de création d’abreuvoir ou de plantations de ripisylve chez les propriétaires, qu’ils soient privés ou publics. Les propriétaires bénéficient ainsi de conseils techniques et de subventions, versées par le Conseil Départemental et l’Agence de l’Eau. Les techniques subventionnées au meilleur taux sont celles issues du génie végétal. Le plan de gestion du Syndicat prévoit ces types de travaux sur 5 ans, par ordre de priorité technique.
Plantations d'hélophytes
Il s'agit, sur les tronçons, les moins exposés au courant, de réaliser un talutage en pente douce, le plus souvent, protégé par un géotextile coco biodégradable, sur lequel des plantations d'hélophytes (type iris, joncs, carex..) sont plantées.
Tressage en branches de saules
Lorsque le courant est un peu plus fort, avec une profondeur d'eau de 40cm au maximum, des branches de saules peuvent être tressées entre des pieux. Ces branches vont développer au contact du sol, des racines qui vont stabiliser la berge. Cette technique demande un entretien des branches, soit en haie, soit en arbres isolés au bout de quelques années.
Tressage, ici entretenu en haie
Epis en branches de saules
Il s'agit, sur les tronçons en sur-largeur, sur lesquels des atterrissements de sédiments sont constatés, de réaliser des épis en branches de saules qui permettront de re-centrer le courant, de protéger les berges et de re-méandrer le cours d'eau. Les branches enfoncées dans la berge, rejetteront et développeront des racines qui stabiliseront la berge. Ils sont placés en quiconce sur des tronçons rectilignes.
Abreuvoir
Afin de limiter le piétinement de la berge par les bovins, des abreuvoirs peuvent être réalisés.
Restauration de ripisylve
La ripisylve est la partie boisée de la rive.
Il est possible de réaliser des plantations arbustives ou arborescentes adaptées pour stabiliser les berges. L'abattage de peupliers et de résineux est subventionné. En effet, ces essences sont indésirables en pied de berge à cause de leur système racinaire horizontal, et non pivotant. De plus, les feuilles de peupliers libèrent des toxines dans l'eau et les épines de résineux acidifient le sol.
Aménagements des chutes
Il s'agit pour les propriétaires de se mettre en conformité avec l'article L214-17 du Code de l'Environnement qui stipule que la continuité écologique (transit sédimentaire et circulation des poissons migrateurs) doit être assurée sur les rivières. Ainsi, les chutes ou seuils (petites chutes inférieures à 30cm de hauteur) doivent être aménagées. L'effacement de la chute (démolition pour retrouver le profil d'équilibre de la rivière) et la renaturation (remise de la rivière dans son lit fossile) sont les premières solutions à étudier. La passe à poissons est la denrière option retenue.
Etudes et conseils
Le Syndicat des Rivières commande des études auprès de bureaux d’études. Il peut être associé à des projets globaux (par exemple, avec la CCI de Fécamp, la Ville de Fécamp et l’Agence de l’Eau pour limiter les pollutions dans le Port de Fécamp). Il peut aussi en réaliser en interne.
Il a aussi des missions de conseils auprès des usagers de la rivière.
Surveillance des cours d'eau
Une des principales missions du Syndicat, et plus particulièrement de la garde-rivière, est la «veille écologique» du milieu. Appréhender les désordres hydrauliques et veiller au bon fonctionnement de l’écosystème sont des missions de tous les jours, de même que faire connaître et faire respecter la loi sur l’Eau aux usagers. Dans ce cadre, la garde-rivière est assermentée.
Lutte contre les espèces invasives
Le rat musqué est une espèce classée nuisible en raison des dégâts qu'il occasionne sur les berges. En effet, espèce introduite d'Amérique du Sud, il n'a pas de prédateur naturel sur nos rivières.
Le Syndicat des Rivières met à disposition, gratuitement et après signature d’une convention, une ou plusieurs cages aux riverains qui en ont fait la demande. Il propose aussi aux piégeurs qui le souhaitent, une indemnisation d’1 euro par rat piégé, en contre-partie d’un témoin de capture (la queue du rat musqué) qu’il faut ramener au Syndicat à la fin du mois de Juin de chaque année.
Des espèces floristiques exotiques invasives ont aussi été recensées : La renouée du Japon et la Balsamine de l'Himalaya.
Balsamine de l'Himalaya Renouée du Japon
Les foyers ont été recensés. Celui de la Balsamine de l'Himalaya est restreint aux sources de la Ganzeville, en amont de la cressonnière du Bec de Mortagne. Des opérations d'arrachage ont lieu régulièrement durant l'année.
Pédagogie de l'environnement
Par l’intermédiaire d’animations auprès des scolaires, de réalisations de plaquettes d’informations (« La Gazette des Rivières » ; « Droits et devoirs des Riverains » ; « La rivière n’est pas une poubelle ») distribuées auprès des riverains et des usagers de la rivière, le Syndicat des Rivières tente de sensibiliser les personnes à l’environnement, et plus particulièrement aux écosystèmes aquatiques. En effet, au moment où ceux-ci sont de plus en plus fragilisés, tant au niveau qualitatif qu’au niveau quantitatif, une prise de conscience par la population de l’intérêt général de ces milieux sera un plus lors de la mise en place des mesures de protection et de réhabilitation de milieux dégradés.